Stanislas Dubois

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Chanoine Stanislas Dubois (1905-1981)
Développeur en Abitibi

Stanislas Dubois et Mélanie Dubois se sont mariés à Sainte-Thérèse le 27 septembre 1904. Le 16 novembre de l’année suivante naissait Stanislas fils, l’aîné d’une grande famille de 15 enfants.

À cette époque on considérait comme un honneur, certains disaient même un devoir, d’avoir un enfant qui se consacre à la vie religieuse. Stanislas fils est donc allé au Séminaire à Sainte-Thérèse. À la fin de son cours d’études classiques, une appendicite aigüe doublée d’une péritonite l’immobilisait à l’hôpital pendant de longues semaines. Grâce aux soins vigilants et empressés de ses tantes religieuses, il put reconquérir lentement sa santé fortement ébranlée. En philosophie 1ère année, en 1925, il perd son père qui avait travaillé durement pour subvenir à sa nombreuse famille. Mais Stanislas a poursuivi ses études et est entré au grand séminaire de Montréal en 1927 pour ses études théologiques.
Stanislas Dubois
Il fut ordonné prêtre par Mgr Georges Gauthier le 30 mai 1931. Il fut vicaire de la paroisse de Saint-Étienne de Montréal. Il devint en 1935 l’adjoint du chanoine Zénon Alary. Nommé secrétaire du bureau de colonisation de l’épiscopat, il est chargé de piloter les convois de colons en Abitibi. Il est alors appelé à fonder la colonie du lac Castagnier en Abitibi.

En 1938 il est nommé curé de la paroisse Saint-Roch-de-Bellecomb ; en 1947, on le retrouve à Saint-Guillaume de Granada, puis, en 1959, à Saint-Bernard d’Évain. Enfin, il est accueilli, en 1966, par les paroissiens de Saint-Bruno-de-Guigues.

En 1970, il recevait le titre de Chanoine honoraire et en 1974, lors de l’érection du diocèse de Rouyn-Noranda, Mgr Hamelin le nommait consulteur diocésain.
(Sources: extraits de la Notice biographique (BAnQ), extraits des allocutions du maire de Guigues Rhéo Trudel et de Mgr Laurent Presseault aux funérailles de Stanislas Dubois en 1981).

Maison à Florent Dubois - Stanislas Dubois
Stanislas ne fut pas le premier de la famille à «monter en Abitibi». Son frère Florent, l’un des jumeaux, y avait séjourné. «Oncle Florent à vécu trois ans en Abitibi, un an ou deux avant son frère Stanislas, prêtre colonisateur. C’était de 1933 à 1936 de l’âge de 17 à 20 ans. Oncle Florent y avait son lot de colonisateur et sa petite maison construite de ses mains» (Normand Dubois, neveu de Stanislas).
«Cet homme avait beaucoup de caractère et une forte personnalité. Une preuve entre plusieurs : il ne croyait pas à la pastorale des bingos. Stanislas Dubois avait la réputation d’être un homme loyal, fidèle à ses amis et à ses paroissiens. Il ignorait les subtilités de langage, et la vérité pour lui était une constante obsession. Il parlait haut et dru, il allait droit au but. Prêtre et colonisateur au fond de son âme et de son coeur, il n’a jamais caché à ceux qui aspiraient à devenir colons en Abitibi ou au Témiscamingue qu’ils auraient la vie dure et qu’ils devraient consentir de nombreux sacrifices. Stanislas Dubois était un homme foncièrement honnête qui se faisait un honneur et un devoir de dire la vérité à tous. Il savait très bien que le mouvement de colonisation vers l’Abitibi ne faisait pas l’unanimité auprès des évêques du Québec.» (Gilles Boileau – Article paru dans l’Éveil – 16 janvier 1999)

Missionnaire : Stanislas raconte…

« Je demeure au nord-ouest de la province de Québec, dans la dernière paroisse habitée au nord de Barraute, à une quinzaine de milles (24 km) plus loin se trouvent les sauvages. Durant huit mois, j’ai voyagé d’un canton à l’autre, d’une colonie à l’autre, sac au dos, ordinairement à pied, en canot ou en barge sur les rivières, à quatre roues ou en char à bœufs, en traîneau à chiens, en bacagnole, en snowmobile, en sleigh certaines fois, même en avion. Au cours de mes courses, j’ai appris à réduire mon bagage à sa plus simple expression ; tant il est vrai que l’homme ne doit s’attacher à rien des choses d’ici-bas, et qu’il n’est que de passage sur la terre.

Tout au travail des missions, j’ai vu ériger en 1935 cinq nouvelles paroisses du diocèse de Montréal en pays de colonisation. Voici les noms par ordre d’ancienneté, Saint-Dominique de Béarne, Saint-Gérard de Berry, Saint-Camille de Rousseau, Saint-Georges Lac Castagnier, Saint-Alphonse Lac de Béarne.
Stanislas Dubois - Traineau à chiens
Aujourd’hui Saint-Dominique et Saint-Camille ont des curés résidents ; depuis quatre mois je suis moins nomade, je demeure provisoirement dans la plus jeune de ces cinq paroisses, celle de Saint-Georges, mission de sept milles (11 km) d’étendue environ dans toutes les directions.

Loin de toute civilisation et de tout village, le plus rapproché est à vingt-cinq milles (40 km), la Providence avait heureusement pourvu la mission Saint-Georges d’une bâtisse de 60 par 30 pieds (18 m x 9 m), ancienne chapelle ukrainienne inhabitée depuis une couple d’années mais encore solide malgré ses 11 ans d’existence. Je transformai cette bâtisse avec l’aide des colons en une sorte de chapelle-presbytère pour l’utilité du culte et des colonies.

Après un mois de travaux, je chantais le jour de Pâques, une grand-messe solennelle dans cette chapelle improvisée. De cette chapelle (ou mission centrale) parce que nous n’avons pas d’église déterminée depuis un an, je rayonne une fois par semaine à tour de rôle dans chacun des quatre camps doubles qui constituent ma paroisse pour visiter mes catéchistes qui se dévouent gratis pro Deo et récompenser les futurs communiants et confirmés.

Curé Menuisier - Stanislas Dubois

Il est trois heures de l’après-midi, c’est le 23 juin, veille de la Saint-Jean-Baptiste et je décide d’aller du côté ouest du Lac Castagnier, donner une mission à mes colons qui attendent le missionnaire. Une anxiété, paraît-il, depuis un mois. Le parcours régulier est de 7 milles (11 km) au moins mais à 3 milles (4 km) de ma mission, il y a un pont flottant de quelques 100 pieds (30 m) de longueur et il est défectueux, on enfonce en marchant sur les billots ; c’est fort imprudent de passer par là à cheval, il vaut mieux passer par un chemin plus solide tout en rallongeant ma course de 8 milles (12 km) à peu près. À la mission, on m’attend pour sept heures le même soir, j’ai donc le temps voulu pour faire le trajet de 15 milles (24 km) environ avec ma chapelle portative dans mon pack-sac.

Je suis un peu inquiet ; ce chemin qu’on me garantit tant, je ne le connais tout de même pas, il n’y a sûrement pas de danger, il y a des maisons de colons à l’extrémité du cordon (chemin transversal aux lignes de canton).

En route. Je pars au galop sur la grande route, deux milles (3 km) déjà, je rentre dans le chemin du canton, la route est bien moins belle qu’on m’avait annoncé, à certains endroits, le chemin finit en pente brusque dans un ravin d’au moins 50 pieds (15 m), alors sans descendre de cheval, je suivis cette pente très raide, en bas un pont surélevé de 15 pieds (4 m) de largeur. Impossible de franchir ce pont, ni la rivière à cheval. Alors je retourne aux maisons habitées pour reconnaître le chemin.

Il se fait très tard, il est cinq heures, les maringouins commencent à fredonner leur ennuyante chanson ; après un long détour dans les broussailles à deux acres plus au nord se trouve une espèce d’abatis qui couvre une ornière et c’est ça le pont. Le vrai chemin de bois va commencer bientôt et pour deux heures encore. Que vais-je faire ? Je suis trop loin du point de départ pour retourner en arrière. J’avance toujours à travers des broussailles et les énormes roches dans cette route à demi ouverte jusqu’à un endroit mousseux et marécageux. Il faut passer par là puisqu’il n’y a pas d’autre chemin que je sache. C’est un chemin d’hiver facilement reconnaissable aux souches coupées haut, à ses frontières où il est imprudent de s’engager à cheval.

Comme le cheval enfonce jusqu’au ventre, je dois en descendre pour battre la route en avant sac au dos. Aussitôt s’élève toute une légion d’insectes, moustiques, maringouins, brûlots, mouches à chevreuil, taons à cheval, taons d’orignal, guêpes, frappe d’abord et autres vipères de la même espèce, enfin toutes les variétés d’insectes à trompe et à lancette de la création. Ils sont tous plus affamés les uns que les autres, ils mangent autant du cheval que du missionnaire, les ennemis du prêtre sont tellement voraces ! Je marche toujours en avant du cheval avec mon autel portatif de 35 livres (15 kilos) au dos, suant à grosses gouttes, tirant mon cheval par la corde et à bout d’haleine et pratiquement dévoré par les moustiques.
Stanislas Dubois à cheval

Le soleil baisse à l’horizon, il est sept heures et la petite élévation que j’avais fixée au commencement de la route marécageuse recule toujours. Je dois faire halte et souffler un peu ; déjà 45 minutes dans la mousse abitibienne équivalent à sept heures et demie sur la terre ferme…

Mais impossible d’arrêter ici sans un vrai feu de sapin, point de repos sur la terre fraîche et humide, rien ne brûle et les mouches font un assaut général. Comme il est tard et que le chemin à parcourir reste encore inconnu, je sens déjà la fraîcheur du soir, je retourne sur mes pas, décidé à ne pas repasser par ce chemin fort peu praticable.

Le retour s’effectue avec plus d’empressement mais avec non moins de fatigue. Où donc se trouve le chemin pour atteindre la mission côté nord-ouest ? Aucune indication, aucune marque ou blessure sur les arbres, aucun arbre renversé, aucun piquet, ni poteau, rien, rien que des cyprès, de la mousse et des maringouins, Seigneur !

Je retourne sur mes pas ; soudain à cinq acres environ de l’endroit où je suis perdu, je rencontre un colon et j’apprends que la route que je cherche est à 12 acres plus haut et qu’il existe un chemin à travers bois pas plus long de deux milles (3 km) mais qui n’a pas 3 pieds (10 m) de largeur… »

Stanislas Dubois, prêtre missionnaire

(Pour lire la suite de ce témoignage et aussi plusieurs autres témoignages, procurez-vous gratuitement le livre « Les DUBOIS de la rue Saint-Lambert » de Diane Dubois Erickson et Normand Dubois.)

Bâtisseur d’église, curé, colonisateur

Le curé Stanislas Dubois était habile de ses mains: il a réparé des églises et participé à la construction de plusieurs églises. Il faisait parfois appel à ses frères pour monter lui donner un coup de main: au moins trois d’entre eux l’ont aidé. Plusieurs des églises étaient bâties sur le même modèle et par corvée.

Quelques-unes d’entre elles sont classées au Patrimoine culturel, telle celle de Saint-Dominique-du-Rosaire.

Le curé Stanislas Dubois a laissé sa marque à plusieurs endroits en Abitibi: comme en témoignent encore aujourd’hui les notes historiques de certains endroits où il a exercé son ministère.

Stanislas Dubois en Abitibi

Les cures de Stanislas Dubois:

  • Lac Castanier: aujourd’hui La Morandière 1935
  • Saint-Roch-de-Bellecombe : aujourd’hui Bellecombe 1938
  • Saint-Guillaume-de-Grenada 1947
  • Saint-Bernard d’Évain: aujourd’hui Évain 1959
  • Saint-Bruno-de-Guigues 1966

Les nouvelles paroisses qu’il a vu érigées :

  • Saint-Dominique de Béarne (maintenant Saint-Dominique-du-Rosaire)
  • Saint-Gérard de Berry (maintenant Berry)
  • Saint-Camille de Rousseau (aujourd’hui Villebois)
  • Saint-Georges du Lac Castagnier
  • Saint-Adolphe du Lac Béarne (non localisé)

L’Abitibi de Stanislas Dubois.

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