Origines et mariage
Son père, prénommé François lui aussi, a été baptisé le 26 mars 1640 à l’église Sainte-Radegonde à Poitiers, dans la région de Poitou, au centre-ouest de la France. Il était charpentier. Celui-ci s’est marié trois fois: en 1654 avec Antoinette Fourré, en 1657 avec Charlotte Froyraud et finalement le 13 janvier 1660 avec Madeleine Trillaud avec qui il aura un fils François, né probablement en 1662. On n’a pas retrouvé l’acte de baptême de ce François, mais on présume que ce serait à la même église Sainte-Radegonde.
Poitiers.
Église Sainte-Radegonde.
On ne connaît pas la date exacte de son arrivée, ni par quel bateau. Mais il est mentionné pour la première fois en Nouvelle-France comme maître-maçon en 1683, au service de sieur Nicolas Dupont, celui qui a obtenu la Seigneurie de Neuville en 1680.
Le 18 juillet 1688, il passe un contrat de mariage chez le notaire Vachon et le 16 août 1688 il épouse Marie Guilbault à Charlesbourg. Celle-ci a été baptisée en 1668 à Québec et elle est la fille de Pierre Guilbault et Louise Sénécal.
Lieux de résidence
François s’est d’abord établi à Charlesbourg dans la Seigneurie Notre-Dame-des-Anges, probablement sur le lot 366.
«Le 26 décembre 1695, les Jésuites lui cèdent une terre à Gros-Pin» (source: Michel Langlois). Dans le censier de la Seigneurie, il s’agit du lot numéroté 60. Selon les actes de baptême de leurs 8 enfants, le couple a toujours résidé à l’un ou l’autre de ces deux endroits qui sont très proches l’un de l’autre.
Charlesbourg et Gros-Pins.
Caractère: un peu chicanier, bon plaideur, parfois conciliant….
«C’est Nicolas Dupont qui par un contrat sous seing privé en date du 10 novembre 1683 le met au service de Jean Le Rouge, un autre maçon et arpenteur. Ce dernier après quelques mois ne veut plus de lui, parce qu’il agit comme un fripon à son égard, réclame du vin en son nom et tient des discours contre son honneur. Jean Le Rouge est obligé de le reprendre à son service, après promesse de mieux se comporter.» (Michel Langlois, Dictionnaire biographique des ancêtres québécois, tome 1, 1608 – 1700). Dans cette même biographie, Michel Langlois le décrit comme quelqu’un qui «est passablement chicanier et se fait de nombreux ennemis»; à l’appui il cite plusieurs chicanes avec des voisins ayant abouti en cours ou devant le bailli de la Seigneurie. Mais si on regarde de plus près, on voit que François savait plaider et gagner sa cause et, à l’occasion, se montrer conciliant.
Ses métiers: maçon et cultivateur
François est souvent présenté comme maçon. Il travaillait comme maçon pour Jean Le Rouge en 1683. En 1695, «il s’engage cependant comme maçon pour tout l’été, c’est-à-dire de Pâques à la Toussaint, pour le maçon André Coutron à 50 sols par jour». «Le 12 mars 1702, en compagnie de Sylvain Duplais et de Louis Brousseau, il s’engage à travailler de son métier pour Pierre Janson dit Lapalme. «Il s’engage avec Pierre Serat, le 30 mai 1704, à faire deux fourneaux, un à brique, l’autre à potasse, pour Jean Larchevêque.» En 1711, au mariage de son fils Joseph, il est déclaré maître-maçon.
Une descendance longtemps incertaine…
Marie et François auront 8 enfants: 3 filles et 5 garçons. Des trois filles, la plus jeune est morte à la naissance, la troisième ne s’est jamais mariée et la deuxième a eu 6 enfants avec Simon Bouin qu’elle a épousé en 1712.
Pour les garçons, l’un est mort le jour de sa naissance, Joseph et Jean-François se sont mariés mais sans laisser de descendance, Charles est décédé à 49 ans sans s’être marié; c’est donc l’aîné Pierre qui a laissé la descendance. Parmi les douze enfants de Pierre, il y avait 8 garçons dont un seul, Alexis né en 1720 a laissé des descendants. Des 15 enfants issus des 2 mariages d’Alexis, un seul garçon, Pierre marié à Victoire Héon à Bécancour en 1765, laissera des descendants qui se répandront dans la grande région de Chicoutimi et jusqu’aux États-Unis.