14. François Dubois et Marguerite Becker

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Dans l’acte de mariage de François, le 20 août 1796 à Carleton-sur-mer (Baie-des-Chaleurs, Gaspésie), il est dit «fils de Jean Dubois et de Marie Gervais, de Saint-Pair près de Grand-ville en France». On le dit aussi «majeur» donc né avant août 1775.
Saint-Pair-sur-Mer
Saint-Pair-sur-Mer.

Saint-Pierre-et-MiquelonMais François n’est pas arrivé directement de France en Gaspésie. Il aurait d’abord séjourné à Saint-Pierre-et-Miquelon, selon l’historien Marcel Fournier (Les français au Québec 1765-1865, Marcel Fournier p. 151). Mais celui-ci ne précise pas quand il est arrivé là, ni pourquoi. On peut présumer qu’il était un pêcheur à cet endroit, comme il le sera ailleurs plus tard.

Pêcheur gaspésien
Il n’a peut-être pas quitté Saint-Pierre-et-Miquelon de son plein gré…La guerre entre la France et la Grande-Bretagne, s’est déclarée le 31 janvier 1793. Dès le 14 mai 1793, les français de St-Pierre-et-Miquelon n’ont eu d’autre choix que de se rendre aux anglais: leur seul bateau pouvant les défendre étant parti vers Boston pour des réparations! Le commandant Danseville et 500 prisonniers (surtout la garnison) furent envoyés à Halifax.

À l’hiver, le gouverneur de la Nouvelle-Écosse chargé de la déportation favorisa l’intégration des St-Pierrais dans sa province. À l’été 1794 les plus radicaux furent déportés à l’île anglo-normande de Guernesey sur la Manche. À la fin de l’année 1794 St-Pierre fut définitivement abandonnée par ses anciens habitants (les installations et les habitations ne furent cependant détruites qu’en 1796, non pas par les britanniques mais par la flotte française!). On peut présumer que Jean a quitté Saint-Pierre-et-Miquelon à l’hiver 1793 ou vers la fin de 1794.

Attaque de 1793
Attaque de 1793.
Même s’il était pêcheur à Percé, le mariage de François a eu lieu à la paroisse de Carleton: les registres pour la mission de Percé commencent seulement en 1801. Donc le 20 août 1796, à Carleton, il épouse «Marguerite Beaker, fille mineure de Jean Beaker et de Marie David, habitants de Percé» ainsi qu’on peut le lire à l’acte de mariage. Le nom de famille de Marguerite sera écrit de plusieurs autres façons au fil des actes: Pecker, Peckre, Beicker, Beckre. En fait la forme originale est «Becker».

Jean Becker dit Blondin était soldat du Régiment de la Reine et maître-tailleur de son métier. Il est originaire de Wislock en Allemagne. Il est arrivé à l’été 1755. À la fin de la Guerre de Sept Ans (1756-1763) il a choisi de demeurer en Nouvelle-France. Il a épousé Marie Jeanne David en 1766. Marguerite est la 9e des 10 enfants du couple. Elle est née et a été baptisée à Québec le 25 décembre 1780. C’est entre la naissance de Marguerite et 1787 que la famille Becker s’est déplacée en Gaspésie, mais on ignore pour quelle raison.

François Dubois et Marguerite Becker ont eu 5 garçons et 3 filles de 1797 à 1823. Deux des garçons et deux des filles se sont mariés. On ignore ce qu’il est advenu des autres enfants; on peut présumer qu’ils sont décédés en bas âge car le taux de mortalité infantile était élevé à cette époque.

Selon les actes de baptême, tous les enfants du couple sont nés à Percé, même si certains baptêmes ont eu lieu à des endroits différents (Carleton, Bonaventure). Cela, ainsi que le délai entre la naissance et le baptême, peut être dû au métier de pêcheur de François ou aux déplacements difficiles en hiver.

Marguerite Becker est décédée le 12 mai 1848 à Percé; la cérémonie de funérailles sur sa tombe a eue lieu le 24 juillet. Elle est dite veuve. On ignore quand François est décédé. Et contrairement à l’habitude, lors du mariage du fils Théophile en novembre 1849, le prêtre indique les noms des parents du marié mais sans signaler qu’ils sont tous deux décédés.