Maçon et tailleur de pierres, originaire du Poitou
Dans plusieurs actes, dont celui de son premier mariage, on mentionne que Jean est originaire de St-Bonnet-de-Bellac (basse Marche, département de Haute-Vienne), à environ 35 km au nord-ouest de Limoges, en France.
Saint-Bonnet-de-Bellac, France.
Arrivée en Nouvelle-France et premier mariage
Les deux premières mentions retrouvées dans les actes sont des actes notariés. Jean était chez le notaire François Genaple le 12 octobre 1687 afin de fixer les conditions de son contrat de mariage avec Geneviève Tinon (le 3 juillet 1688 ce contrat de mariage est annulé chez le notaire Gilles Rageot). Moins d’un mois plus tard, le 17 novembre 1687, Jean est mentionné dans un contrat chez le notaire Rageot pour un marché de maçonnerie avec Nicolas Dupont, écuyer et seigneur de Neuville.
Cependant, le 4 avril 1684, lors d’une cérémonie de confirmation à Québec, on a un Mathieu Lagrange et un Jean Dubois dans la liste. On peut penser qu’il s’agissait là des mêmes personnes qui feront de la maçonnerie ensemble en 1687 et présumer qu’ils sont arrivés ensemble en 1683 ou 1684, bien qu’aucun document ne le confirme.
Le 5 juillet 1689, Catherine donne naissance à une fille, baptisée le lendemain du nom de Claude Catherine Dubois. Le bonheur sera vite assombri: première épreuve pour Jean, son épouse Catherine décède à l’Hôtel-Dieu le 24 novembre 1690.
À la recherche d’une épouse et d’une mère pour Claude Catherine…
On ne peut dire qui s’est occupé de l’enfant, peut-être sa grand-mère…. François sera chez le notaire Rageot le 8 avril 1690 pour un contrat de mariage avec Anne Brault. Le mariage n’a pas lieu, sans que l’on sache pour quelle raison. Et le 25 septembre 1690, deuxième épreuve pour Jean: sa fille Catherine Claude décède.
Une maison bâtie par Jean en 1691 existe toujours (40, rue Notre-Dame, Québec)
Jean Milot, un marchand de Québec, signe le 26 mai 1691 un contrat pour la construction d’une maison en pierres, reposant sur une fondation en pierres sous forme de voûte. Brûlée en 1966, elle a été restaurée un peu plus tard. Ce serait par la suite que Jean aurait rejoint la région de Champlain, mais on ignore pour quel motif.
Deuxième mariage avec Jeanne Rault (Rheault)
Jean Dubois épousera Jeanne Rault le 23 novembre 1693 en l’église Notre-Dame-de-la-Visitation de Champlain. Celle-ci, née vers 1678 en Nouvelle-France, est issue d’une famille qui tenait une place importante dans les affaires de la région de Trois-Rivières. Le couple s’est ensuite établi à Batiscan où seront baptisés les deux premiers enfants: Pierre, le 23 octobre 1695, et Marie Josèphe le 14 octobre 1697.
Lieux de résidence.
Troisième mariage: Jean Dubois et Antoinette Limousin
Ce mariage avec Antoinette eut lieu le 17 janvier 1713 à Champlain. Jean avait 50 ans et Antoinette 23; elle était la fille de Hilaire Limousin et d’Antoinette Lefebvre, onzième enfant d’une famille de treize. L’écart d’âge entre les conjoints est étonnant. L’autre étonnement sera que six jours après leur mariage Antoinette donne naissance à une fille Geneviève le 23 janvier 1713; elle sera baptisée le 26 en tant que «fille de Jean Dubois et d’Antoinette Limousin, les père et mère habitants cette paroisse».
Pour Claude G. Dubois (Dubois Family, 2017, p. 174) il n’y a aucun doute: Jean n’est pas le père biologique. «S’il l’avait été il l’aurait sûrement épousée avant qu’elle atteigne 8 mois et demi de grossesse». Il pense donc que ce mariage était «un mariage arrangé, probablement par le garçon aîné François (neuvième enfant d’une famille de 14), en charge de la famille depuis le décès du père Hilaire Limousin 5 ans plus tôt». Il présente en quelque sorte «un mariage gagnant-gagnant» où Antoinette sera sinon totalement du moins grandement préservée des conséquences sociales de sa condition illégitime de fille-mère, et où Jean assurera un peu plus de stabilité dans sa famille, si l’on présume de nombreuses absences de sa part dues à son métier de maçon…. Antoinette est donc devenue la belle-mère de Pierre (18 ans), Josephte (16), Jeanne (13), Charlotte (11), Joseph (9) et Marie-Anne (6), six jours avant la naissance de sa fille Geneviève.
Le 21 mai 1714, un autre baptême: «Jean Baptiste, fils de Jean Dubois, maître maçon, et de Antoinette Limousin, la légitime épouse». Alors qu’il semblerait que Jean ait enfin une famille bien établie, il est confronté à de nouvelles épreuves: le 27 janvier 1715 son épouse Antoinette décède; elle sera inhumée le 29 à Champlain; le même jour, sa fille Geneviève, âgée de 2 ans, sera aussi inhumée et on ne sait pas si elles sont décédées le même jour.
Jean était présent aux mariages de quatre de ses enfants (de son deuxième mariage):
- sa fille Josephte avec le frère de sa femme décédée, Joseph Limousin le 25 novembre 1718;
- sa fille Jeanne avec Pierre Rivard le 24 nombre 1727, aussi à Champlain;
- son fils Joseph avec Marie Anne Desroches le 24 janvier 1735, à Montréal;
- son fils aîné Pierre avec Françoise Rivard le 24 mai 1736 à Batiscan.
Jean est décédé le 23 septembre 1738. À son décès il avait déjà un petit-fils, Pierre, né le 20 avril 1737, pour perpétuer le patronyme Dubois. Mais il ignorait qu’il y en aurait d’autres et que ses descendants se retrouveraient au Canada (Québec, Alberta, Manitoba) ainsi qu’aux États-Unis (Maine, Massachusetts, Virginie).
Un homme de courage et de résilience
Deux annulations, trois mariages, décès de ses trois épouses, décès de deux de ses neuf enfants: à travers tous ces évènements Jean a fait preuve de courage et de résilience. Il fait la fierté de ses nombreux descendants.