8. Antoine Dubois dit Laviolette
et Jeanne Plumereau

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et Jeanne Plumereau

Lieu d’origine et naissance

Dans son acte de mariage on dit qu’Antoine est «fils de françois DuBois maistre tailleur de pierres demeurant à l’évêché de Tulle et de Jeanne Mailhou». La base de données du PRDH nous dit : «né vers 1663 à Saint-Hilaire-Foissac, Tulle, dans le Limousin» en se basant sur son acte de décès de 1743 où on le dit âgé d’environ quatre-vingt ans. À Saint-Hilaire-Foissac, l’Église Saint-Hilaire-de-Poitiers (construite du 12e au 18e siècle) est classée monument historique. Il est possible qu’Antoine y fut baptisé.

St-Hilaire sur carte

Saint-Hilaire-Foissac.

Église Saint-Hilaire-de-Poitiers
Église Saint-Hilaire-de-Poitiers.

Arrivée d’Antoine en Nouvelle-France comme soldat et maçon

Michel Langlois affirme que «ce maître maçon vient au pays comme soldat de la compagnie du sieur De Lorimier», mais sans préciser la date ni l’année de son arrivée. On sait par ailleurs que De Lorimier est arrivé avec les renforts de 1685, en même temps que le capitaine Pierre de Troyes dont il devint le lieutenant de compagnie.

Comme Antoine a eu besoin d’une autorisation de son capitaine et du gouverneur pour se marier tel qu’il est dit à l’acte de mariage, on peut présumer que son contrat d’engagement de 6 ans n’était pas encore terminé. On pourrait situer son arrivée en Nouvelle-France entre décembre 1692 et son mariage en novembre 1698. Mais aucun document ne confirme cette hypothèse…

Avant d’être recruté comme soldat il était déjà maçon, ayant probablement appris de son père: il le restera tout au long de sa vie.

Le mariage en la paroisse Saints-Anges-de-Lachine

Il est probable que c’est dans la petite chapelle, dont on peut voir une réplique près de l’église actuelle, qu’Antoine a épousé la veuve Louise Plumereau le 17 novembre 1698.

Louise Plumereau, baptisée à Sorel en mai 1678, avait d’abord épousé un soldat du Régiment de Carignan, Raymond Boineau, en 1692 à la paroisse Saints-Anges-de-Lachine.

Le couple a eu 2 filles et Raymond est décédé dans des circonstances aussi obscures que tragiques (dévoré par les bêtes sauvages…).

Chapelle Sts-Anges

Réplique chapelle Sts-Anges-de-Lachine.

Le 11 janvier 1698, elle avait aussi passé un contrat de mariage avec un certain Étienne Persillier, mais le mariage n’a jamais eu lieu.

Antoine a-t-il été cultivateur ou fermier?

Dans les actes de baptême de ses enfants jamais Antoine est présenté comme cultivateur ou fermier. Mais Antoine a possédé des terres: les historiens ont retracé au moins 7 transactions dans 3 secteurs de Montréal Côte-des-Neiges, Côte-de-la-chine et Côte-de-la-pointe-claire.

Les Côtes de Montréal

Les Côtes de Montréal.

A-t-il cultivé lui-même tout en étant maçon? Y a-t-il seulement résidé en embauchant pour les faire cultiver? S’est-il bâti une maison sur chacune? une maison en pierres?

Aucun des documents consultés ne permet de donner une réponse précise à ces questions.

Où a-t-il travaillé comme maçon?

Voic quelques contrats retracés par Michel Langlois:

«Il s’est engagé à entretenir les deux cheminées que Jean Quenet, contrôleur des fermes du roi, a fait construire sur sa concession de Beaurepaire (devenue la Pointe à Quenet).

Jacques-Alexis Fleury de Deschambault, à titre de procureur de madame de Ramesay, passe un marché avec lui, le 27 septembre 1707. Il l’engage à faire une cheminée et un foyer à la maison de madame de Ramesay, au prix de 55 livres et trois minots de pois.

Le 20 novembre suivant, il passe un autre marché avec Pierre Trottier dit Désaulniers à qui il promet de construire une grange de pierre de soixante-dix pieds de longueur par trente pieds de largeur sur Île-aux-Hérons (au coeur des rapides de Lachine), moyennant 295 livres tournois.

Il s’engage, le 7 mai 1724, envers Pierre Lestage à réaliser toute la maçonnerie d’une église que ce dernier fait construire dans la seigneurie de Berthier. Il charge 7 livres la toise.» Cette église a été remplacée en 1781.

Château Ramezay

Château Ramezay – Crédit photo Michel Pinault.

Il est possible qu’Antoine ait travaillé à la construction de certaines autres églises: peut-être celle de la paroisse Saints-Anges de Lachine, car il demeurait là à cette époque; ou celle de Pointe-Claire, construite en 1713 et remplacée en 1746.

La fortification de Ville-Marie, selon les plans de l’ingénieur Chaussegros-de-Léry s’est échelonnée de 1718 à 1741. Nul doute que plusieurs maçons ont participé à cet ouvrage, dont peut-être Antoine Dubois.

La descendance d’Antoine Dubois dit Laviolette: à Pointe-Claire

Antoine et Louise ont eu 14 enfants: 12 filles et 2 garçons. Deux enfants sont morts en bas âge, mais dix, dont les 2 garçons, se sont mariés. Sept des mariages ont été célébrés à Pointe-Claire, un à Lachine et deux à la basilique Notre-Dame à Montréal. Ceux-ci ont donné une descendance assez nombreuse à Antoine, soit 105 petits-enfants dont seulement 18 n’ont pas été baptisés à Pointe-Claire. Aujourd’hui on retrouve des descendants entre autres dans les régions de Montréal et de Hull.